En tant que professeur d’histoire et géographie, j’ai souvent constaté les difficultés que peuvent éprouver certains élèves avec l’articulation de ces deux matières.
Pour eux l’histoire est vue comme « la science du passé » tandis que la géographie est « la science de la terre et des pays ».
Ces imprécisions, compréhensibles et partagées y compris dans les débats académiques sont révélatrices de la complexité et de la richesse de deux disciplines aux enjeux considérables.
Comment l’histoire en tant que science du temps peut-elle s’accorder avec celle de l’espace, la géographie ?
Cette interrogation est au cœur de mon programme et de ma discipline.
Sous la mention, individus et sociétés, celle-ci permet une souplesse et une pluridisciplinarité pour évoquer des sujets variés par le biais de présentations orales et écrites.

Le programme mis en place grâce à l’IB (Baccalauréat International) leur permet d’articuler l’histoire et la géographie comme deux sciences humaines afin de mieux rendre compte de la complexité des sociétés et de la richesse des civilisations afin d’éclairer le présent grâce au passé.
Dans les premiers niveaux (année 1 du PEI), il s’agit avant tout de rendre compte de l’héritage romain à travers un même territoire : la Méditerranée ou la MARE NOSTRUM ainsi que les latins la nommait. Cette Mer fut un espace fécond pour la création d’une identité collective.
Ce sentiment d’appartenir à une même communauté est remis en question à l’époque médiévale avec la conquête musulmane. Cette rupture a permis l’émergence d’une nouvelle figure guerrière et morale : celle du chevalier, étudiée par les élèves de l’année 2 du PEI dans le monde chrétien féodal.
C’est cette séparation établie entre chrétiens et musulmans qui força les espagnols au XVe siècle à se porter à la découverte d’autres territoires, rendu possible par le progrès scientifique. Cette question est étudiée par les élèves du PEI 5, avec une introduction à l’histoire des sciences.
De ces découvertes, des échanges et des conflits sont apparus, à tel point qu’il est possible de parler de première « mondialisation ». Ce terme est développé avec les élèves duPEI 3 en mêlant à la fois histoire et géographie pour rendre compte d’un phénomène contemporain, dont les sources remontent pour les plus anciennes au XVII et XVIIIe siècles.

Par Diego P.